UN VEYR-MOUD DRY SINON RIEN!
La chronique de Gold31 sur Toulouse Infos (14/08/2013)
Sur
l’étagère la plus haute de mon bar de salon sont alignés tels des
trophées, des flacons aux reflets d'or ornés chacun, de têtes sculptées,
à l'effigie de nos politiques locaux. Ma femme abhorre ces babioles
kitsch à souhait, mais de mon côté j'aime assez cette faute de goût qui
vient rompre l'harmonie de la pièce.
Le prix de ces élixirs, fioles et onguents, dont certaines étiquettes
ont été décollées par le temps (un peu comme le sont en ce moment les
affiches de madame de Veyrac, mais pour d'autres raisons)... oscille
entre 500 et quelques milliers d'euro la dose (c'est-à-dire peu ou prou
l'équivalent du prix qu'il vous en coûterait pour faire figurer de nos
jours votre nom, sur certaines listes électorales, en vue des
municipales.).
Préférons un geste noble à la quête, mes amis! Et levons ensemble "un
coude d'honneur" autour d'un drink de mon cru, baptisé pour la
circonstance : le Veyr-moud dry, authentiquement inspiré des
Cocktails-Martini de l'oncle Sam.
Recette du Veyr-moud dry de Gold31:
Inutile de mettre un verre martini (verre à col large) "à givrer" au
congélateur, comme le préconise en général toute recette traditionnelle
de cocktails aux USA. (Précaution inutile en effet, puisque pour ce qui
concerne nos municipales, chacun le sait, les verres sont chez nous,
givrés naturellement).
Munissez vous plutôt d'un bon shaker, comme vous en trouverez
peut-être encore dans certaines fédérations dignes de ce nom (même si
l'argenterie du temps de Chirac, ce temps béni où le RPR comptait plus
de 700 000 adhérents, a été remplacée depuis belle lurette à l'UMP, par
de l'inox, voire par de l'alu).
Dans votre shaker d'alu à cent sous donc, ajoutez quelques glaçons,
puis un dé à coudre de martini dry, ou mieux encore, quelques gouttes de
bouscatel's (apéritif local nettement plus amer).
Shakez rapidement et jetez votre drop de bouscatel's à travers le
filtre, jusqu'à la dernière goutte. (vos glaçons restés dans le shaker
seront alors imbibés d'une légère touche d'amertume, sans pour autant
gâcher votre mixture à venir).
Verser ensuite dans l'ordre:
1/3 de cointreau, ou à défaut 1/3 de veyrek triple sec (moins
compatible, moins sucré, mais bien plus raide que le premier, et plus
facile à trouver en ce moment sur les marchés, comme en atteste une
récente campagne de pub).
2/3 de vodka Moudenchko (attention, malgré ce qu'en disent certains
critiques, la vodka Moudenchko, malgré son apparente absence d'odeur et
de saveur, est néanmoins très titrée, et peut vous donner un sérieux
coup sur le casque! Certains connaisseurs la classeraient même en ce
moment: N°1.
Presser ensuite un demi citron vert de la région de Bolzano, réputé
pour être acide et doux à la fois. (facultatif vu le peu d'effet).
Sortez votre verre givré naturellement, tordez-y délicatement à
l'intérieur un twist de zeste de citron jaune d'appellation D.L.C (De
Lattes Contrôlée...garanti sans pesticides).
Versez enfin une large mesure de jus de cranberry, aussi rouge que le
sont les célèbres foulards de la région de cholet (ou de chollet, les
deux sont admis),
Skakez frénétiquement votre mixture sur un air de Rap du groupe Déké
Déké, avant de verser celle-ci sans plus tarder dans votre verre à
larges bords.
Le premier cocktail, vous laissera dubitatif...le second légèrement illuminé...
Mais croyez-moi, vous voterez définitivement pour celui-ci, dès la troisième rasade!
Pour autant, arrêtez-vous là...à partir du quatrième verre, vous
pourriez sans que l'on vous prévienne, redevenir lucide, et sombrer
alors dans une profonde déprime.
Tchin-Tchin !